Professeur de latin dans divers Athénées, passionné par la philologie wallonne, Jules Feller est considéré comme le créateur de l’orthographe du wallon, dont il fixe les règles dans son Essai d’orthographe wallonne.

La question de la fixation des règles de l’orthographe wallonne avait été mise en concours en janvier 1899 et, dès le 14 mai 1900, la Société liégeoise de littérature wallonne décernait une médaille d’or à Jules Feller pour son mémoire. Inachevé faute de temps, son manuscrit était complété suivant les indications du jury. Il fallut trancher sur différents points qui opposaient Julien Delaite et Jules Feller ; examinant les litiges, le rapport d’Auguste Doutrepont fut finalement adopté le 8 juillet 1901 à l’unanimité moins une abstention.

L’Essai d’orthographe wallonne de Feller parvient à réaliser une orthographe rationnelle, pragmatique, phonétique surtout, représentant aussi exactement que possible les sons de la langue parlée, tout en respectant la parenté qui unit les dialectes wallons au français, les analogies et les différences dialectales, les lois bien constatées de la formation et de l’évolution des sons et des mots dans les langues romanes.

Avant la parution de cet ouvrage, l’inexistence d’un système de notation adéquat et cohérent était un problème majeur. L’orthographe Feller est un compromis entre la phonétique et les habitudes graphiques de la langue française, tout en tenant compte, dans la mesure du possible, de l’étymologie des mots.