Politique
Novembre 1676
Souveraineté du duché de Bouillon

En soutenant les ducs de Bouillon dans leurs droits face aux princes-évêques, la France tente de prendre ses quartiers en Ardenne, au-delà de la frontière traditionnelle. La forteresse occupe une position stratégique privilégiée. Pour Vauban, Bouillon constitue la « clé des Ardennes » et il n’est pas question que cette clé soit accrochée au trousseau de l’Espagne ou de l’Autriche. En septembre 1676, lors de la « guerre de Hollande », les troupes françaises s’emparent de Bouillon qui est incitée à faire sécession avec Liège. Déjà duc en titre de Bouillon depuis 1594, la famille de la Tour d’Auvergne détient, à partir de l’automne 1676, un réel pouvoir souverain, disposition consignée dans le traité de Nimègue de 1678. Malgré les protestations liégeoises (Bouillon revendique de surcroît un droit de regard sur l’abbaye de Saint-Hubert), les multiples traités qui marquent le XVIIe siècle laissent sa souveraineté au duché de Bouillon, sous l’aile militaire protectrice de la France, bien que le duché continue de relever juridiquement de l’empire germanique (1678-1795).