Justice et Société
2 décembre 1373
Rétablissement du Tribunal des XXII en principauté de Liège

Très tôt, le pays de Liège a été considéré comme « un État parlementaire et représentatif » (KURTH), où les habitants étaient libres et protégés. Depuis la charte fameuse, octroyée par Albert de Cuyck autour de l’année 1198, ceux-ci bénéficient d’une vraie garantie de leurs droits qui est confirmée et consacrée par la Paix de Fexhe (signée le 18 juin 1316). En 1343, le prince-évêque (Adolphe de la Marck) négocie l’aide des milices communales (contre le duc de Brabant) en contrepartie de la constitution d’un Tribunal des XXII, institution qui aura à trancher, sans procédure d’appel, tout différend qui éclaterait entre le pays et le prince ou ses officiers. Mais le 25 février 1344, le prince mange sa parole quand il confisque la charte relative au Tribunal des XXII. Il faut attendre le 2 décembre 1373 et la première des « quatre paix des vingt-deux » pour voir le Tribunal des XXII rétabli, puis ses compétences élargies. La date de 1373 marque les vrais débuts de cette sorte de Conseil d’État.

Les premières bonnes villes y obtiennent au moins un membre (4 pour Liège, 2 pour Huy et Dinant, 1 pour Tongres, Saint-Trond, Fosses, Thuin, Looz et Hasselt), mais surtout la majorité, à côté des nobles (4) et du clergé (4). Avec ses membres élus, le Tribunal des XXII aura à veiller au maintien des droits de tous et à l’application stricte de la Paix de Fexhe.