C’est en 1337 que l’on fait généralement commencer la Guerre de Cent Ans. Très vite, Tournai se retrouve au cœur des rivalités entre les rois de France et d’Angleterre. Ce dernier, Édouard III, est parvenu à vaincre la flotte de Philippe VI de Valois lors de la bataille de l’Ecluse (24 juin 1340). Cette fois, c’est Tournai qui est assiégée par les armées du roi d’Angleterre et du comte de Flandre, aidées par des troupes hennuyères et brabançonnes. Le siège de Tournai commence le 1er août 1340. Il va durer jusqu’au 25 septembre, jour où une trêve de 9 mois est signée, la trêve d’Esplechin. La tactique visant à affamer la cité s’est heurtée aux divisions dans les rangs des assiégeants. Les Tournaisiens ont fait preuve d’une résistance brillante et déterminée qui permet à l’armée de Philippe VI de se regrouper et d’arriver près de Tournai au début du mois de septembre. Cet acte de bravoure valut à ses bourgeois un privilège exceptionnel à l’époque, celui de la Chambre du roi. Quand le roi entrait en campagne, la milice de Tournai formait sa garde spéciale et devait veiller sur sa personne. Face à la Flandre qui veut incorporer la cité, la France garantit surtout la trêve et l’indépendance de Tournai.

Dans la chanson populaire Les Tournaisiens sont là !, Adolphe Delmée a inscrit dans le folklore le souvenir de ces moments. Il semble qu’en septembre 1339 déjà, un millier de Tournaisiens soient venus en aide à Philippe le Valois à Buironfosse. La résistance de 1340 conforte le roi de France dans la confiance qu’il peut avoir dans les Tournaisiens. Et le chansonnier de mettre dans la bouche du roi de France qu’il peut dormir tranquille, la porte ouverte, sous la forme « J’peux m’endormir, les Tournaisiens sont là ! ».