Politique
9 juillet 1062
Querelle Stavelot- Malmedy

Deux siècles après la mort de Remacle, son souvenir est entretenu par une série d’initiatives dont la rédaction des Vitae est l’élément le plus visible. Son élévation à l’égal des Lambert, Hubert et autre Martin conduit à réduire au silence la création d’une première abbaye, non loin de là, à Malmedy. La vénération de Remacle s’accompagne d’une valorisation de Stavelot, deuxième endroit où l’ancien évêque avait installé une autre abbaye, parce qu’il présentait des avantages (climat, qualité du sol, protection contre les crues) que ne possédait pas Malmedy. De surcroît, la dépendante de Malmedy au diocèse de Cologne, alors que Stavelot dépend de l’évêque de Liège, permet de mieux comprendre les efforts de Poppon qui, en 1040, associe à Stavelot les châsses de Saint-Remacle et de Saint-Juste.
À partir de 1061, l’archevêque de Cologne soutient les Malmédiens quand ils commencent à vénérer les reliques d’un certain Agilolf, moine de Malmedy devenu archevêque de Cologne... Quand, le 9 juillet 1062, les reliques d’Agilolf sont transférées de Malmedy à Cologne, la dispute entre les deux abbayes voisines prend l’allure d’un schisme. La guerre des reliques des saints locaux témoigne par ailleurs de l’intérêt que retiraient les abbayes des pèlerins et de leur volonté d’autonomie.
Si les tensions s’apaisent dès les années 1070, le différend n’est pas tout à fait enterré. Ainsi, en 1140, alors que Wibald tente d’asseoir définitivement la supériorité de Stavelot sur Malmedy, Arnold Ier, archevêque de Cologne, accorde une charte qui unit indissolublement les deux abbayes et les obligent à élire de concert un même abbé.