La reconstruction du pays au lendemain de la Seconde Guerre mondiale repose sur la seule source d'énergie immédiatement disponible pour la relance de l'activité économique, à savoir le charbon. Déjà cependant dans l'entre-deux-guerres les conditions de travail prévalant dans les mines n'étaient plus acceptées par les travailleurs belges et l'on y faisait appel largement à la main-d'oeuvre étrangère. Or, après-guerre, la pénurie de mineurs de fond hypothèque plus que jamais la reprise de l'économie. Pour gagner la « bataille du charbon », le gouvernement manie la carrote et le bâton pour convaincre les mineurs de redescendre sous la terre. Il se tourne aussi vers la mise au travail des prisonniers de guerre allemands (en décembre 1945, ils étaient 46.000 occupés dans les mines), puis des inciviques. Toutes ses mesures sont mal accueillies. Dans le même temps, les gouvernements belge et italien aboutissent au protocole signé le 20 juin 1946 : pour tout travailleur italien qui descendra dans une mine en Belgique, 200 kg de charbon par jour et par tête seront livrés à l’Italie. L’entente entre les deux gouvernements est signée par Alcide De Gasperi pour l’Italie et Achille Van Acker pour la Belgique. Surnommé « des hommes contre du charbon », cet accord offre la main-d’œuvre qui fait défaut dans les charbonnages du pays wallon et de Campine.
Socio-économique
20 juin 1946
Des hommes contre du charbon
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