En mai 1940, lors de l’offensive allemande sur l’Europe occidentale, Nivelles a été particulièrement touchée par des bombardements aériens. La collégiale Sainte-Gertrude a été complètement détruite et, avec elle, le reliquaire qu’elle conservait : sous l’effet de la chaleur de la bombe incendiaire, la châsse fond dans la cachette où elle avait été remisée.
Commandé le 18 septembre 1272 par le chapitre de l’abbaye de Nivelles afin d’accueillir les reliques de la sainte patronne, et terminé avant le 30 mai 1298, le reliquaire est l’œuvre de Nicolas de Douai et de Jacques de Nivelles et est l’un des plus grands de son temps (180 x 86 x 54 cm). De style gothique rayonnant, il avait l’aspect d’une église cruciforme. De cet ensemble, il ne reste, en 1940, que 130 fragments, à la fois des reliques et une quarantaine de statuettes de saints, d’apôtres et d’anges, des reliefs racontant la légende de Gertrude et des éléments d’architecture.
En 1978, Félix Roulin s’est vu confier la mission de réaliser une nouvelle châsse « contemporaine » (achevée en 1982) qui sort lors des processions. Par ailleurs, historiens de l’art et conservateurs se sont employés à recréer avec les 130 fragments l’impression de l’œuvre originale ; achevé en 1996, cet ensemble visible dans la collégiale a été classé parmi les biens exceptionnels de Wallonie par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
(NB : date présumée)