Malgré les guerres fratricides qui opposent les descendants de Charlemagne et de Louis le Pieux, les ateliers de copie et d’enluminure poursuivent leurs activités. Liège connaît une sorte de renaissance sous Eracle, puis surtout avec Notger. Entre le IXe et le XIVe siècle, la région mosane accueille des dizaines de scriptoria monastiques, phénomène qui connaît son apogée dans la deuxième moitié du XIIe siècle, époque de l’implantation des Prémontrés (Floreffe et Averbode) et des Cisterciens (Val Saint-Lambert) qui revivifient le travail des Bénédictins (Stavelot, Lobbes, Saint-Laurent). En même temps que l’émaillerie et l’orfèvrerie mosanes se développent, et sans ignorer les exceptionnelles réalisations en ivoire, les miniaturistes qui décorent les livres liturgiques des établissements ecclésiastiques mosans sui-vent des procédés étroitement similaires. Peut-être certains orfèvres ont-ils exécuté eux-mêmes l’illustration des manuscrits des grandes abbayes.
Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, un groupe de manuscrits à miniatures se distingue particulièrement ; à côté de la fameuse Bible de Floreffe, l’Évangéliaire d’Averbode est l’un des plus beaux témoins de l’art de l’enluminure mosane de cette époque. Comprenant dans son calendrier le nom de nombreux saints vénérés dans l’est du pays wallon, il doit son nom à l’abbaye des Prémontrés où le manuscrit se trouvait au XVIIIe siècle, avant d’entrer dans les collections de la Bibliothèque précieuse de l’Université de Liège. Avec ses 173 feuillets d’un beau parchemin et ses 8 grandes miniatures en pleine page, l’Évangéliaire d’Averbode a été classé parmi les biens exceptionnels de Wallonie par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
(NB : date présumée)