En pays de Liège, l’opposition politique au prince-évêque Hoensbroeck se focalise autour de l’Affaire dite des Jeux de Spa. La presse patriotique n’est pas en reste, et les pamphlets de multiplient autour des procès à répétition qui rythment les années 1785 et 1786. Considéré comme le plus virulent et le plus frondeur, le Cri général du peuple liégeois est attribué à Léonard Defrance. Soupçonné d’avoir participé à son écriture, en tout cas incapable d’avoir empêché sa diffusion, Hyacinthe Fabry, chef de la police liégeoise, est révoqué par le prince-évêque. Quant à l’abbé Jehin, reconnu comme l’un des diffuseurs du pamphlet, il est arrêté par des magistrats liégeois (mai 1786) : mais ceux-ci ont violé le territoire des Pays-Bas autrichiens pour s’emparer de la personne de Jehin réfugié à Cornesse (duché de Limbourg). Emprisonné à Saint-Léonard, Jehin doit être relâché par « Liège » à la demande de « Bruxelles » (28 juin). Toutes ces péripéties alimentent le climat de tension qui oppose les patriotes au prince-évêque.