De Liège à Mons, en passant par Charleroi, le bassin industriel wallon s’est embrasé en quelques jours, se nourrissant de l’exaspération ouvrière. À Liège, où une dizaine de milliers de grévistes se sont retrouvés face à 6.000 soldats, le bilan est de 3 morts, 67 blessés et plus de 200 arrestations. Dans le Hainaut où 12.000 soldats avaient été dépêchés pour contrer 40.000 ouvriers en grève, 24 personnes ont trouvé la mort, plusieurs dizaines ont été blessées et on estime à plus de 2,5 millions le coût des dégâts. Si les esprits se calment à la fin du mois de mars, il reste encore 150.000 personnes en grève le 1er avril, tandis que 50.000 hommes de troupe restent mobilisés. L’ordre est progressivement rétabli ; le travail reprend (5 avril) et les troupes s’en retournent (7 avril). Ce printemps de 1886, « l’année terrible », consacre « l’unité de la Wallonie ouvrière » comme l’a écrit par ailleurs Robert Demoulin.
L’amélioration de leurs conditions de travail, la diminution des heures prestées et l’augmentation des salaires constituaient les principales revendications. Face à l’ampleur du mouvement, le gouvernement décide de s’intéresser de près à la question sociale et instaure une Commission de Travail. Une législation sociale se mettra progressivement en place.
Socio-économique
5 avril 1886
Le lourd bilan de l’émeute du printemps wallon
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