Religieux et Philosophique
7 mars 1760
élection de dom Nicolas Spirlet, dernier abbé de Saint-Hubert

Dépendant du pouvoir spirituel de Liège, l’abbé de Saint-Hubert s’impose, aux XI-XIIe siècles, comme un seigneur disposant de nombreux droits sur un grand nombre de villages et hameaux à la fois dispersés et éloignés et se montre jaloux de son indépendance temporelle. Celle-ci sera cependant contestée après la remise en cause des équilibres provoquée par l’expansion bourguignonne. Les princes de France, de Liège, de Luxembourg et des Pays-Bas recherchent l’alliance de l’abbé : face aux prétentions des deux derniers, la principauté abbatiale de Saint-Hubert trouvera un « protecteur » auprès du roi de France, au XVIIe siècle ; mais ce dernier ne renonce à ses vues sur Saint-Hubert qu’en 1769, sous l’abbé Nicolas Spirlet. Élu par ses pairs le 7 mars 1760, celui-ci est pourtant le dernier des 56 abbés responsables du petit État indépendant de 825 à 1795. En effet, l’abbaye ne survit pas à la Révolution française ; les moines sont envoyés en exil et le dernier abbé, Nicolas Spirlet, se réfugie à Montjoie où il meurt en 1798.