Au Moyen Âge, les querelles entre lignages pouvaient dégénérer en guerre privée et durer longtemps. C’est le cas avec les Awans et les Waroux, seigneurs hesbignons qui vont s’affronter en raison d’un affront ressenti par un seigneur d’Awans : non content de ne pouvoir « disposer » d’une femme qu’un un écuyer relevant du seigneur des Waroux a enlevée, le seigneur d’Awans reçoit une fin de non-recevoir de son voisin des Waroux quand il se plaint de son sort auprès de lui. Entraînant nombre de familiers puis d’alliés, la querelle entre Awans et Waroux prend des proportions exceptionnelles. Les deux camps se livrent une lutte sans merci, générant le désordre et la désolation en Hesbaye surtout. Elle coûte la vie à des centaines de personnes et contribue à l’émergence de la classe bourgeoise dans la vie politique de la cité liégeoise. Après deux générations de luttes fratricides, une paix est enfin trouvée à l’intercession du prince-évêque. Elle est signée le 15 mai 1335 dans l’abbaye de Saint-Laurent, à Liège, soit 38 ans après le moment de « l’insulte » initiale.