Pratiquant certainement le francique rhénan, sa langue maternelle, Charlemagne intègre la dimension linguistique dans son projet politique de reconstitution de l’empire romain. Il fait appel à Alcuin, venu d’Angleterre, pour donner aux clercs une connaissance sérieuse du latin « classique ». Il s’agit notamment d’être capable de lire le texte de la Vulgate, traduction latine de la Bible réalisée par saint Jérôme au Ve siècle. Ce renouveau de l’enseignement s’accompagne de l’enrichissement de la langue française en formation.
Par ailleurs, c’est encore à Alcuin que revient la mission, en tant que maître de l’Académie palatine (782-796), d’uniformiser les écritures régionales et de remplacer l’écriture mérovingienne devenue illisible par une écriture qui serait facile à déchiffrer et à rédiger à travers tout l’Empire. Ainsi naît la minuscule caroline vers 780. Produit au scriptorium d’Aix-la-Chapelle, L’Évangéliaire de Godescalc en est le premier témoignage connu ; il date de 783 environ.