Affiche électorale montrant les enjeux du scrutin du 2 juin 1912 du point de vue des cartellistes – Diffusion Institut Destrée © Sofam
Aux élections du 2 juin 1912, sous un régime de suffrage universel plural à la proportionnelle, et où le nombre de sièges de députés a augmenté par rapport à 1910, passant de 166 à 186, le succès catholique et flamand constitue une surprise. Au niveau national, la Fédération des Cercles catholiques progresse de 86 à 101 sièges (dont 28 en Wallonie) ; les libéraux maintiennent le statu quo (45, dont 17 en Wallonie) ; les socialistes passent de 34 à 39 (dont 27 en Wallonie) et le parti de l’abbé alostois Adolphe Daens compte un élu. Après une campagne électorale très tendue, parfois violente, la défaite des libéraux et des socialistes est d’autant plus cuisante qu’ils ont largement pratiqué la formule des listes de cartel et qu’ils disposent d’une large majorité en Wallonie (44 sièges sur 72). Le 3 juin, plusieurs manifestations éclatent spontanément en Wallonie et tournent à l’émeute suite à l’intervention des gendarmes. À Liège, trois personnes sont tuées et on déplore une vingtaine de blessés. Le Conseil général du POB du 5 juin appelle à la reprise du travail dans l’attente d’un congrès qui déciderait la grève générale.