Politique
23 septembre 1649
Fin du règlement électoral de Liège dit de 1603

Depuis le début de son règne (1612), le prince-évêque Ferdinand de Bavière est en butte avec les Liégeois qui bénéficient, depuis 1603, d’un règlement électoral particulièrement favorable au parti démocratique. À diverses reprises, il n’a cessé d’en restreindre les dispositions, en vain. Par la prise du pouvoir des Grignoux en 1646, la cité a totalement échappé au prince-évêque qui ne doit de retrouver ses prérogatives qu’à la Paix de Westphalie et à l’intervention armée des soldats impériaux commandés par son neveu, Maximilien-Henri.
Ayant contraint Liège à capituler par la force des armes, Ferdinand de Bavière achève son règne en abolissant le règlement de 1603 et en imposant celui du 23 septembre 1649. Le seul point commun est le maintien de deux bourgmestres. Pour le reste, les métiers (dont les biens ont été confisqués et dont le gouverneur est désigné par le conseil communal) n'ont plus de droits politiques et les nouvelles taxes sont levées sans leur avis. Le nombre des jurés passe de 64 à 30 selon une désignation qui favorise l’intervention du prince et de ses alliés. En effet, le prince choisit 22 candidats en même temps que les commissaires de la commune retiennent eux aussi 22 autres noms. Parmi ces 44 candidats, le sort en désigne 30 qui deviennent jurés et assistent les deux bourgmestres. Le règlement précise que le sort doit permettre que la moitié des 30 jurés viennent de la liste du prince… et que l’un des deux bourgmestres relève également de son libre arbitre. Attribuant la justice criminelle, civile et commerciale aux échevins, le prince-évêque se réserve de sanctionner quiconque critiquerait ses mesures. Tel est le règlement imposé par Ferdinand de Bavière, en septembre 1649. Un mois plus tard, il passe la main à son neveu, Maximilien-Henri.