Évitant de rentrer à Liège tant que les tensions suscitées par l’assassinat de La Ruelle ne seraient pas retombées, le prince-évêque de Liège, Ferdinand de Bavière, multiplie les démarches pour pacifier ses relations avec les Liégeois. Il convoque les États qui se réunissent à Tongres et, le 26 avril 1640, y est signée un traité de paix que personne ne souhaite vraiment sincèrement ; dès lors, on a pris l’usage de la qualifier de « paix fourrée ». Néanmoins, le règlement de 1603 dans sa version amendée en 1631 est confirmé ; la neutralité liégeoise est réaffirmée, tandis que la religion catholique est désormais la seule tolérée dans la principauté. En vertu de ses dispositions, le prince-évêque rentre à Liège, comme d’ailleurs les chefs Chiroux exilés, et chaque camp – Chiroux et Grignoux – dépose officiellement les armes. De 1640 à 1645, le parti de La Ruelle recule ; tous les bourgmestres viennent du parti « chiroux », même si – depuis 1641 – il est désormais interdit de prononcer encore le nom des deux camps rivaux. La tension ne faiblit pas, la moindre étincelle peut réveiller l’incendie.