La répression qui s’abat sur la ville de Liège en 1684 est destinée à empêcher tout retour vers le passé en anéantissant les institutions multiséculaires sur lesquelles s’est bâtie la démocratie liégeoise. Œuvre essentiellement de réaction, le règlement imposé cette année-là par Maximilien-Henri en témoigne. Certes, il renouvelle la constitution politique du pays, mais il en soustrait le caractère populaire et démocratique pour imposer un régime « aristocratique ». Désormais, le corps électoral liégeois reposera en effet sur 576 bourgeois, pas un de plus ; les Métiers ne jouent plus aucun rôle politique. Au contraire, le prince-évêque renforce son pouvoir, soumettant tous les autres corps à son bon vouloir, hormis le chapitre cathédral élevé à son égal.
Sont en effet créées 16 chambres, composées chacune de 36 membres. Chaque chambre de 36 devra comprendre 20 personnes issues de la noblesse, du patriciat ou des rentiers, 10 émanant du monde des marchands notables et 6 du monde des artisans (ceux-ci ont aussi mission de choisir les gouverneurs des 32 métiers, deux par chambre…). Annuellement, dans chacune des 16 chambres, 3 personnes sont tirées au sort. L’une des trois devient électeur des candidats-bourgmestres. Les 16 « électeurs » doivent choisir 3 personnes en dehors de leur groupe et l’une des trois est tirée au sort pour exercer les fonctions de bourgmestre. Quant aux députés de l’évêque, ils choisissent eux aussi trois personnes dont le sort choisit lequel devient le second bourgmestre. Les deux Magistrats en sont réduits à des fonctions administratives. Enfin, le Conseil de la Cité est formé des deux bourgmestres et de 20 membres, dix choisis par l’évêque, les dix autres désignées par tirage au sort parmi les candidats des 16 chambres. Comme avant, un délai de 4 ans est imposé avant de pouvoir être réélu.