Depuis qu’il a succédé à Marie-Thérèse (1780), l’empereur Joseph II ne cesse d’agir en despote éclairé dans ses possessions des Pays-Bas. Il ne se trouve cependant aucune mesure qui recueille l’agrément des États, encore moins du clergé dont il remet en cause le monopole. Ses réformes des structures politico-administratives (1er janvier 1787) puis de l’appareil judiciaire (avril 1787) soulèvent une telle opposition que l’empereur est contraint d’y renoncer dès l’été 1787. Dans ce concert de contestations, Charleroi fait figure d’exception. Partout ailleurs, et principalement dans les États de Brabant et de Hainaut, les classes dominantes (haut clergé, noblesse, hauts fonctionnaires) conduisent cette « petite révolution » fortement marquée de conservatisme.